Actualité de la métaphysique de l’esse thomiste
DOI:
https://doi.org/10.17421/2498-9746-06-04Parole chiave:
Être, Sein, Etant, Dasein, Ens, Essence, Un, Différence, Identité, Heidegger, Thomas d’Aquin, EckhartAbstract
La métaphysique thomiste de l’esse et la pensée heideggérienne du Sein se rejoignent dans un même rejet de la réduction de l’être conçu comme un étant réduit à son essence, à sa représentation, à un « discours sur l’étant », caractéristique de la métaphysique moderne de la subjectivité. Les deux philosophes se séparent, cependant, en ceci que Heidegger distingue et oppose l’être et l’essence — c’est-à-dire l’étant réduit au discours sur l’étant — tandis que saint Thomas d’Aquin distingue l’être et l’essence sans les séparer et les unit sans les confondre dans l’étant. Il s’ensuit que pour le premier l’étant est réduit à l’être sans essence, à l’être-là (Dasein), à l’ek-sistence, dans un monde sans signification, alors que pour le second l’étant exerce de plein droit un acte d’être contracté par une essence. Nous nous attachons, dans cet article, à voir dans quelle mesure la clé de cette différence entre les doctrines ne se ramène pas au rapport qu’elles établissent entre l’être et l’unité. Soit l’Un est au-delà de l’être et s’affirme comme une force d’expulsion de tout ce qui est, soit l’Un est une propriété indétachable de l’être, un transcendantal, permettant à l’étant d’in-sister dans l’être.